Fragments I

    Trois fragments de texte que j'ai écrit à des moments très divers. Je mets la date si possible, mais j'ai (malheureusement) la mauvaise habitude de ne pas dater mes textes. Heureusement que je remédie à cela actuellement.
   Nastrand a été écrit au beau milieu de la nuit. Je venais à peine de me coucher ... Quand cette image m'a frappée. Celle des murs suintant de sang de ce lieu si particulier. A dire vrai, Hel me force rarement à penser à Nastrand, mais hier soir ...

Nastrand

14/12/2009

Nastrand - tes murs dégoulinent de sang. Crache ! Crache ! - le venin, dans nos veines. (Tant d'années sont passées depuis notre dernière rencontre.) Entre tes murs - le vide - comme un rien, un vide béant qui se remplit soudain du cri gonflant des milliers de gorge. Les entends-tu ? Ah ! Ce son ! La douleur ! (Mais qu'avaient-ils fait, tous ?) Un crime, dis-tu. Celui de se sentir éternellement coupable - pourquoi ? Tant que tu leur fournis le lieu où leurs âmes damnés puissent se punir à loisir. (Quoi ? Je ne comprends pas.) Les cris s'éteignent, lentement. Une note s'élève. Puis plus rien.
Tes murs dégoulinent de sang, de vin, de peur. Et tu clos les mots - qu'importe.
Le silence règne.

Nott

La chevauchée dans le noir - la Nuit. Ta chevauchée, ciel sombre, tes seins lourds - ton lait, étoiles parsemant la galaxie. Ô ! Noire figure ! Baisse tes yeux, ferme tes paupières, mène le repos jusque chez les hommes et les esprits.
Un instant de répit.
La Nuit est Belle.
Ses longs cheveux coulent sur le ciel, leur encre s'étale, colorant de noir la lumière. Ses yeux d'or, comme deux éclats volés à la la lune, sa poitrine à la peau d'ébène, son sourire enroulé autour d'une joie sauvage.
Un éclat de rire.
Elle passe.

Le chant

C'est un rire qui s'élève. Cristal. (Avez-vous entendu ? Ils disent qu'elle est folle ...) Il suffit de se retourner, de pencher un peu la tête, et de sourire, laisser ses lèvres s'entrouvrir et leur coin se relever. Il suffit de danser et de s'extasier. (Je sais. Ils disent. Mais elle ...) Comment ! Ne laissez pas faire vos idées, laissez vos pieds battre et rythmer la vie !
Laissez la danse nous envahir, l'extase, le rire, la joie. En l'honneur des dieux ! Chantez ! Dansez !
(Ne les écoutez pas ...)
Et les sourires qui s'étirent sur nos lèvres, et les rires qui explosent de nos gorges, et la joie qui s'élève !
(Ne les écoutez pas !)
Chantez ! Dansez ! Riez ! Vivez !
Les Dieux vous entendront.